![]() "Je vais employer un mot qui va paraître difficile mais qui ne l'est pas : c'est le mot conversion. Il ne s'agit pas de religion, mais bien de philosophie. Il faut que chaque individu fasse d'abord une sorte de conversion intérieure, c'est-à-dire qu'il renverse complètement ses perspectives traditionnelles sur deux ou trois questions fondamentales." Robert Misrahi De nombreux jours de digestion, des jours et des jours de discussions, des heures et des heures de réflexion pour arriver à ce constat – une envie irrépressible d'écrire avant de reprendre mes pinceaux. Parfois, il est important de prendre une certaine distance, il est presque vital de se protéger des informations qui nous abondent le cerveau et la conscience, ne nous laissant aucun repos à l'analyse et à l'introspection. Je partage ces quelques mots de Robert Misrahi ( philosophe de l'éthique de la joie ) parce que ces mots me résonnent encore plus en ce début d'année. Je constate, en écoutant les politiques, la plupart des journalistes, en lisant certains statuts virtuels, que l'événement tragique et horrible de ce début d'année a réveillé beaucoup de consciences endormies. Je réalise que nous sommes ( chacun d'entre nous ), immergés dans une société très connectée ( trop parfois ! ), manipulant plus l'écrit ( sur la toile virtuelle ) que l'oralité ( le partage direct avec l'autre ). Et je constate encore une fois que les mots ont leur importance, le poids des mots peut parfois s'avérer violent et la compréhension de l'autre peut s'avérer très difficile si elle ne se partage que par l'écrit. Je réalise à travers mes rencontres, mes discussions, mon travail, que le regard ( au sens propre ) est vital pour une meilleure compréhension de l'autre - regarder dans les yeux, en parlant à l'autre est plus que nécessaire pour interagir avec lui. Le mal de cette société surconnectée, est justement que nous nous exprimons beaucoup sans vraiment agir. Et là, en ce début d'année, cette dynamique s'est brusquement renversée – chacun ( je pense ) a culpabilisé de n'avoir pas assez agi pour le bien de l'autre, pour une meilleure compréhension de l'autre dans sa différence. Quand je parle de l'autre, j'emploie ce mot en pensant à "Altérité" - un mot bien peu employé et qui résume parfaitement ce que nous devons ( chacun de nous ) renverser comme questions fondamentales. Rien n'est réellement figé, nous sommes tous responsables de cette société qui nous fige justement. Chacun de nous est en mesure d'apprendre, de lire, de réfléchir, de se nourrir sainement... Il y a certes des responsables ( de mon point de vue, le capital est la principale cause du dérèglement sociétal ) - cependant, en France et dans pleins d'autres pays, nous sommes encore libre de choisir. Encore faut-il ne pas céder à la peur ( la peur de perdre - la peur de mourir ). Ne nourrissons pas la peur, elle est très toxique, pour nous tous ! Que voulons-nous au juste ? À quoi aspire t'on ? J'ai souhaité en ce début d'année ( bien avant ce Mercredi 7 Janvier ), une année intense - elle sera ( je pense ) très intense émotionnellement, philosophiquement ( je l'espère ! ), éthiquement ( j'aspire ! ). Je vous souhaite tous de découvrir ou redécouvrir la définition de l'Altérité pour renverser, ne serait-ce qu'une de vos convictions, une de vos certitudes. "Altérité" étymologie - du latin alter, autre. En philosophie, l'altérité est le caractère, la qualité de ce qui est autre. C'est aussi la reconnaissance de l’autre dans sa différence, qu'elle soit ethnique, sociale, culturelle ou religieuse. Le questionnement sur l'altérité conduit à s'interroger sur ce qui est autre (alter) que nous (ego), sur nos relations avec lui, sur les moyens de le connaître, sur la possibilité d'exister sans lui, s'il constitue une menace pour notre identité. Dans le langage courant, l'altérité est l'acceptation de l'autre en tant qu'être différent et la reconnaissance de ses droits à être lui-même. L'altérité se différencie de la tolérance car elle implique la compréhension des particularités de chacun, la capacité d'ouverture aux différentes cultures et à leur métissage. Je souhaite à tous, de douter - douter de soi en premier lieu pas de l'autre. "Celui qui aime la gloire met son propre bonheur dans les émotions d'un autre. Celui qui aime le plaisir met son bonheur dans ses propres penchants. Mais l'homme intelligent le place dans sa propre conduite." Marc-Aurèle Je nous souhaite à tous de nous réveiller enfin, d'agir avec bienveillance pour le bien commun, d'aimer à tort et à travers et de nous faire entendre, pour que la minorité écrasante qui nous muselle doute à son tour. Et je finirais par ces mots d'André Gide, comme une envie commune et irrépressible, que beaucoup ( je l'espère ) partageront comme un mantra quotidien. "Les soifs non étanchées, les appétits insatisfaits, les frissons, les attentes vaines, les fatigues, les insomnies… que tout cela te soit épargné, ah ! combien je le voudrais, camarade ! Incliner vers tes mains, tes livres, les branches de tous les arbres à fruits. Faire crouler les murs, abattre devant toi les barrières sur lesquelles l’accaparement jaloux vient écrire : Défense d’entrer. Propriété privée. Obtenir enfin que te revienne l’intégrale récompense de ton labeur. Relever ton front et permettre enfin que ton cœur s’emplisse non plus de haine et d’envie, mais d’amour. Oui, permettre enfin que t’atteignent toutes les caresses de l’air, les rayons du soleil et toutes les invitations au bonheur." André Gide L'Houtellier Marie ( peintre engagée, amoureuse de la vie ) "La vie n'est pas finie, la vie n'est pas passée." Dominique A
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L'Houtellier Marieartiste - peintre Archives
Août 2017
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